Bonjour à tous,
Comme je suis confiné pas très loin de chez Benoît (oui, trop d’la chance, j’en suis conscient) je suis passé prendre quelques nouvelles en même temps que notre panier. Vous trouverez joint à ce message quelques photos de la Bikade à l’heure du confinement.
Les sillons profonds laissés par le tracteur dans la bouillasse des mois d’hiver si humides se sont aujourd’hui presque pétrifiés tant l’eau se fait rare depuis le début du printemps. “Ca fait déjà 6 ou 7 fois qu’ils annoncent qu’il va pleuvoir la semaine prochaine, donc…” lance un Benoît toujours aussi philosophe.
En ce moment ce sont donc deux situations compliquées qu’il a à gérer : le manque d’eau et la préparation des paniers par temps de Covid. Pour l’eau, Benoît pompe dans son réservoir qui est heureusement alimenté par un petit forage. En effet les 1000 m3 qu’il contient sont vidés en 3 jours donc avec une pluviométrie à 0 ce serait vite la sécheresse. 1000 m3, cela paraît énorme comparé à notre consommation quotidienne mais ce n’est pas tant comparé aux 500 m3 à l’heure de certaines exploitations comme les grosses fermes de maïs par exemple… L’irrigation prend en ce moment beaucoup de temps à Benoît alors que c’est une période où il y a beaucoup à faire dans tous les sens et où on peut en général s’en remettre au ciel pour cette question.
Quant à l’autre situation, vous en êtes bien sûr tous au courant, c’est la préparation à l’avance, depuis le début du confinement, des 200 paniers qu’il livre chaque semaine. Comme pour tout le monde les débuts ont été chaotiques et angoissants mais aujourd’hui l’équipe est bien rodée, à tel point que suis arrivé trop tard pour les voir au travail. C’est une mini chaîne qui se met en marche tous les vendredi matins depuis 6 semaines et cela représente tout de même un mi-temps consacré uniquement à ça (en réalité 5h de travail à 4 personnes) ! Ce n’est donc pas neutre pour Benoît. A cela il a fallu ajouter l’achat de 7 palettes de cageots (pensez à les ramener chaque semaine) qui pour la part Pradieuse sont pris en charge par la cotisation à l’amap que nous payons en début d’année.
Pour le reste, les choux raves sont prêts à êtres déconfinés, de même que les salades et carottes de printemps et quant aux tomates, betteraves, poivrons, aubergines ce n’est que le début de l’isolement sous serre. Les pleurotes et les shitakés mènent des vies d’ermites en container de toute façon !
Enfin pour ceux qui ont suivi les épisodes précédents, Benoît avait acheté 35 ha de terre autour de ses 15 initiaux qu’il avait mis en conversion bio. Les 2 ans officiellement requis pour cela seront bientôt écoulés et à partir de début juillet il pourra donc y planter ses légumes pour laisser se reposer et se désherber les terres qui accueillent le maraîchage aujourd’hui. La rotation se fait entre céréales (25 ha l’année passée), légumes et jachère. Je suis d’ailleurs arrivé en plein pendant la confection des pâtes. Elles sont fabriquées quasi exclusivement pour une coopérative mais elle peuvent bien sûr servir de “joker” quand le panier n’est pas assez rempli.
Bon courage à tous ceux qui sont confinés en appartement, la quille est proche et pour vous aider à tenir le coup, une dernière bonne nouvelle : il y aura des asperges vertes dans le panier de demain 🙂
Pradieusement votre,
Vincent / La Pradieuse